Les ressources naturelles (eau, air, sol et matières premières) sont indispensables à la vie. Le fonctionnement de l’économie dépend lui aussi d’elles. Aujourd’hui l’utilisation des ressources est excessive et la manière dont nous consommons à un gros impact sur l’environnement et produit trop de déchets.

Pour que la qualité de vie de la population et le développement économique soit maintenu à long terme, il faut donc utiliser les ressources disponibles avec davantage d’efficacité.

Economie linéaire: https://www.youtube.com/watch?v=JstNtZfx648

Aujourd’hui, les circuits courts et plus récemment l’économie circulaire sont deux modèles qui permettent de répondre à ce défi.

Les circuits courts font leur apparition en réaction à une production agricole poussée à l’extrême dans une logique de rentabilité menant aux dérives que l’on connait (impact sur l’environnement, faible rémunération du producteur…) A Fully, il y a une trentaine d’année qu’une poignée d’agriculteurs se lance dans le porte à porte dans les vallées pour écouler les choux fleurs trop gros ou trop petits ou les tomates tordues. Il faut dire qu’à Fully tout le monde à des fruits et des légumes à cette époque et que les encouragements ne fusent pas ! Heureusement, un petit coup de pouce d’un homme visionnaire permet à ces pionniers de Fully de s’installer au marché de Martigny devant l’hôtel Kluser (aujourd’hui le Mc Donald). C’est la solidarité d’un poissonnier audacieux et d’agriculteurs persévérants qui favorise le début d’un mini marché devant le Bar du Stade à Fully, progressivement agrandit par d’autres commerçants. Cette aventure se poursuit aujourd’hui devant la maison de commune avec le marché du mardi et ses commerçants et artisans.

Et bien dans cette histoire, il y a tous les ingrédients d’une économie à circuits courts. L’audace, la créativité, la persévérance, un peu de chance, une force collective, un lien social et une relation de confiance qui s’installent entre le consommateur et l’artisans, le commerçant, le producteur ou l’entrepreneur avec au centre de bons produits, de beaux objets et des bons services !

Il y a de l’avenir pour cette économie locale à Fully, car nous savons que :

  • Les consommateurs sont de plus en plus demandeur de produits ou services locaux, soit par conviction écologique ou par intérêt économique, comme la restauration qui met en avant les produits locaux pour attirer les clients.
  • Dépenser l’argent dans des produits ou des services locaux, rapportent localement trois fois plus que de dépenser l’argent pour des produits au niveau national ou international.
  • Elle est source d’emploi et d’activités nouvelles
  • Elle crée une dynamique territoriale à Fully qui implique l’ensemble de la chaine économique, comme le tourisme, la culture (Fully Grand Cru, Fully Bouge, ComArt, Fully en terrasse,…)

L’économie circulaire à Fully est un défi de taille car notre économie fonctionne aujourd’hui de manière très linéaire : extraire des matières de la terre (énergie fossile, métaux), fabriquer des produits qui se consomment, consommer et jeter avec la pollution comme le CO2 dans l’atmosphère ou les plastics dans les océans.

https://www.ademe.fr/expertises/economie-circulaire

L’économie circulaire se réfléchit et se structure différemment. Les déchets des uns deviennent les matières premières des autres en mettant en réseau : le producteur (offre de matériaux de construction recyclable,…), le consommateur (allongement de la durée d’utilisation en réparant, réutilisant,…) et les acteurs du recyclage (réalimente en matières première le producteur).

A Fully nous avons des segments d’économie circulaire. Voici quelques exemples actuels ou futurs qui illustrent ces 3 domaines d’action:

Au niveau des acteurs économiques :

  • les arbustes indigènes produits par la pépinière du triage forestier ;
  • la ferronnerie à partir de vieux objets en métal ou l’artisanat à partir d’éléments naturels ;
  • les jus du pressoir ou les conserves maisons ;
  • un magasin de produits en vrac « chez Mamie » ;
  • utiliser dans la construction des matériaux faits de matières premières durables comme le bois par exemple qui pourront être mieux valorisées ;
  • l’agriculture biologique boucle complètement le cercle : la vache pâture l’herbe (ou mange le foin produit sur place), son lait/ sa viande sont transformés/valorisés sur place, son fumier composté sert de fumure pour les prés et cultures. La boucle est bouclée, très peu d’intrants, pas de déchets et des bons produits !

Au niveau de la demande et des comportements des consommateurs :

  • apporter ses souliers chez le cordonnier ;
  • redonner une 2ème vie à son canapé en donnant les housses, coussins au pressing ; acheter des habits chez Mod’Lyse, les vendre à la friperie ou les apporter au vestiaire paroissial ;
  • aller à la bibliothèque, ludothèque et tout récemment utiliser /alimenter les boites à livres ; 

Au niveau de la gestion des déchets :

  • le tri des déchets
  • faire appel à Retripa pour ramasser les matières valorisables des chantiers (le bois, la brique,) https://www.retripa.ch/fr/transports/
  • une compostière engageant du personnel de Fully, organisant la collecte des déchets verts, les transformant de manière professionnelle et les revendant ensuite à la population ;

L’économie circulaire est une voie réaliste. Au niveau Suisse, Circular  Economy Switzerland  https://www.translatetheweb.com/?from=de&to=fr&ref=SERP&dl=fr&rr=UC&a=https%3a%2f%2fcircular-economy-switzerland.ch%2f et tout récemment en Valais http://www.1pec.ch/ ont lancé des plateformes pour partager des idées et stimuler la créativité.

Au MISE nous pensons que l’économie de demain sera circulaire avec un renforcement des circuits courts. Ces deux modèles économiques permettent de concilier la croissance et le développement durable.

Anouk Dorsaz-Vielle.