
La question du bonheur et du bien-être est très en vogue actuellement. Dans les sociétés capitalistes, les indicateurs de bien-être sont souvent basés sur le produit intérieur brut (PIB) d’un pays ou l’IDH (indice de développement humain). Face à de nouveaux problèmes sociaux émergents, les professionnels et les politiques sont à la recherche de nouveaux indicateurs permettant d’évaluer le bien-être d’une société et le bonheur de ses citoyens. On parle, dès lors, d’une politique de bien-être et d’une philosophie de développement durable.
L’humanité se trouve aux prises avec une crise systémique qui nous place, citoyens et professionnels, devant une option qui serait un nouveau paradigme de développement. Une nouvelle éthique de l’existence est en train de se développer, basée sur un concept du « vivre ensemble », qui aspire à un changement de nos idées du monde, de nos valeurs et de nos priorités.
À l’heure actuelle, dans nos sociétés capitalistes, les valeurs humanistes se perdent pour faire place au pouvoir de l’argent, de la compétition et de la consommation. Un fossé se creuse de plus en plus entre les riches et les pauvres. La notion de performance est devenue omniprésente dans les différents domaines professionnels, au détriment du bien-être social. Devons-nous continuer de nous épuiser à la tâche au détriment de notre santé ?
Ce qui surprend le plus chez l’homme occidental, pour Sa Sainteté Dalaï-Lama, autorité spirituelle du bouddhisme tibétain et détenteur du pouvoir temporel au sein du gouvernement du Tibet :
« c’est qu’il perd sa santé pour gagner de l’argent, et il perd ensuite son argent pour récupérer la santé. À force de penser au futur, il ne vit pas au présent et il ne vit donc ni le présent ni le futur. Il vit comme s’il n’avait jamais vécu. »
Cette réflexion illustre à quel point, l’argent est devenu maître de nos vies et comment on peut s’oublier au point de lui sacrifier notre santé et notre qualité de vie.
À un niveau plus local, je me questionne sur le sens de mon intervention en tant que citoyenne au service de la population de Fully, et sur la manière de contribuer à ce nouveau paradigme de développement dans une vision de mieux-vivre ensemble.
Quelles valeurs voulons-nous défendre aujourd’hui au sein de la Commune de Fully, pour qui et comment ? Quels outils de mesure la Commune de Fully pourrait mettre en place pour orienter sa politique du bien-être et ainsi contribuer au BNB? Existe-t-il un système de gouvernance qui favoriserait le bien-être de la population dans une vision de développement durable et équitable pour les générations à venir ? Plus concrètement, comment soutenir le travail des proches aidant et des familles au faible revenu. Comment consommer local ? Comment faciliter l’intégration via les sociétés locales et l’accès à la culture pour tous ? L’économie à deux vitesses, les bons plans et les astuces pour une vie plus équitable… Le MISE s’engage à porter cette réflexion et à proposer des pistes d’action pour le bonheur de tous.